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Full text of "Des aerophores et de leur application au travail dans les mines"

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DES 



AÉROPHORES 



ET 



DE LEUR APPLICATION AU TRAVAIL 

DANS LES MINES 



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PARIS. — IMPRIMERIE CUSSET ET C, 26, RUE RACINE. 



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DES 



ÂÉROPHORES 



ET DE 



LEUR APPLICATION AU TRAVAIL 

DANS LES MINES 



A. .BBMAYROIJEi:, 

LIEITTENANT DE VAISSEAB, 
ET 

li. BKIVAYROVZi:, 

ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE. 



PARIS 

DUNOD, ÉDITEUR, 

LIBRAIRE DES CORPS DES PONTS ET CHAUSSÉES ET DES llINES^ 

Qufai des Augustins, 49. 
1872 

Tous droits réservés. 



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DES 



AÉROPHORES 

ET 

DE LEUR APPLICATION AU TRAVAIL 

DANS LES MINES 



Chacun sait que lorsque le renouvellement de l'air de- 
vient dilOScile en des points déterminés d'une mine, des 
gaz dangereux ne tardent pas à s'y accumuler et les travaux 
sont rendus tout au moins pénibles, si même ils ne sont 
point brusquement interrompus par quelque épouvantable 
accident. 

De même, lorsqu'un incendie éclate dans les galeries, on 
doit, le plus souvent, renoncer à le combattre autrement 
qu'en faisant la part du feu et même, si l'on peut ainsi 
parler, celle de la fumée. 

Le but de cette étude est de signaler aux ingénieurs et 
aux exploitants un moyen eflScace d'effectuer toute espèce 
de travaux dans les milieux soit irrespirables, soit déto- 
nants, aussi facilement et avec la même sécurité que dans 
une atmosphère non viciée. 



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— 2 — 

Au lieu de laisser les ouvriers lutter au péril de leur vie 
contre les émanations délétères, quand la ventilation est 
insuflSsante, on n'aura qu'à les munir de l'aéropliore pour 
voir toute difficulté de respiration et d'éclairage disparaître 
en même temps que tout danger. 

En outre, si une explosion de grisou vient à se produire 
dans le cours des travaux ordinaires, on aura désormais un 
moyen efficace de venir au secours des malheureux que 
l'explosion n'aura pas tués sur le coup. 

En somme, l'invention nouvelle permet de lutter avec 
avantage contre la plus grande des difficultés naturelles 
restées invaincues dans une industrie si importante et si 
bien dirigée. 



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— 8 — 



CHAPITRE P'. 



PRINCIPE DES AÉROPllORES. 



Il y a déjà une dizaine d'années, M. Rouquayrol, ingé- 
nieur des mines de Firmy, présenta à Texamen de la com- 
mission de sauvetage, instituée par la Société minérale de 
Saint -Etienne, un appareil propre à pénétrer dans les gaz 
méphitiques. A la suite d'essais satisfaisants, la Société, 
dans sa séance du 6 décembre 1863, décerna à M. Rou* 
quayroU sur le rapport de M. l'ingénieur Mallard, une 
médaille d'argent. 

Malgré cet encouragement, cet appareil est resté durant 
un laps de temps assez long sans trouver de grandes ap- 
plications industrielles. Le principe en était cependant ex- 
cellent, si les dispositions n'en étaient pas très-simples. 

MM« Denayrouze frères ont repris la question dans ces 
derniers temps : ils ont résolu le problème de l'éclairage 
comme complément obligé de celui de la respiration, et 
pour ce double objet ils se sont attachés à construire des 
appareils pratiques permettant d'opérer dans les gaz tant 
explosibles que simplement irrespirables des travaux régu- 
liers et continus aussi bien que les sauvetages les plus 
longs et les plus dangereux. 

Le problème à résoudre avait été posé d'une façon aussi 



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- 4 — 

claire et aussi complète que possible par T Académie des 
sciences de Bruxelles quand vers 185S elles avait mis au 
concours la question suivante : 

« Indiquer un procédé pratique, d'un emploi commode 
« et sûr qui permette à l'homme : 

« l"" De pénétrer sans délai à de grandes distances; 

« 2° De séjourner; 

« 3^* De s' éclairer; 

« A** D'agir librement 
a dans les excavations remplies de gaz nuisibles. » 

Aucun des appareils présentés, jusqu'à ce jour, à l'exa- 
men des ingénieurs des mines, n'avait donné de résultats 
entièrement satisfaisants. Certains remplissaient quelques- 
unes des conditions énumérées tout à l'heure, mais aucun 
ne les remplissait toutes. Aussi il n'est pas de rapport qui, 
quelque élogieux qu'il soit sur certains points, ne se termine 
invariablement par l'expression d'un certain nombre de 
desiderata que les rapporteurs voudraient voir se réaliser. 

C'est précisément en compulsant tous les travaux anté- 
rieurs sur la matière et en tenant compte successivement 
de chacun des vœux exprimés par les membres les plus 
éminents du corps des mines et par les commissions nom- 
mées ad hoc, que nous croyons avoir remédié aux divers 
inconvénients signalés dans les systèmes antérieurs. Nous 
espérons être arrivés à construire des appareils satis- 
faisant à toutes les conditions énumérées dans l'énoncé 
du problème trancrit ci-dessus, et ces conditions sont, 
à ce qu'il semble, nécessaires et suffisantes pour qu'un 
instrument qui y satisfait devienne d'une utilité pratique 
incontestable. 

Les appareils Rouquayrol-Denayrouze peuvent être di- 
visés en deux classes : 
l'^ Apparailt à basse pression ; 



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2* Appareils à haute pression. 

Avant d'entrer dans le détail des éléments qui composent 
les divers types d'aérophores, nous donnerons une idée 
générale du principe sur lequel repose l'invention nouvelle 
et un aperçu des résultats qu'elle permet d'obtenir. 

Appareil à basse pression. — Il se compose d'une 
pompe de compression, d'un épurateur arrêtant Jes pous- 
sières de charbon en suspension dans l'air, d'un tuyau de 
conduite d'air disposé sur une bobine d'enroulement, d'un 
régulateur léger porté sur le dos du mineur et d'une lampe 
spéciale. 

Les deux éléments les plus nouveaux sont le régulateur 
et la lîunpe. 

Le régulateur est à deux fins : il distribue de l'air à la fois 
pour la respiration de Thomme et pour la combustion de 
la lampe. Son poids n'atteint pas A kilogrammes. 

La lampe a la forme, le poids et l'apparence extérieure 
des lampes de sûreté actuelles à cylindres de verre. Mais 
elle en difière entièrement par le principe, car elle brûle 
aux dépens d'une atmosphère autre que celle de la mine. 
L'air qui lui vient du régulateur étant toujours exempt des 
carbures d'hydrogène, elle donne une entière sécurité dans 
les milieux les plus détonants. 

Ces deux appareils présenteront toujours sur tous ceux 
du même genre qui pourront être postérieurement inventés 
cet avantage que le mineur et la lampe dépensent respec- 
tivement pour leur alimentation une quantité d'air mini- 
mum. 

Examinons, en tenant ces préliminaires pour exacts, si 
des appareils de ce genre satisfont d'une manière complète 
aux diverses conditions du problème énoncé plus haut. 
En effet, on peut : 



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— « — 

Séjourner. — Il est clair que la pompe fournlseiant de 
Tair d'une manière continue, le mineur pourra prolonger 
indéfiniment son séjour dans les galeries malsaines. 

S'éclairer. — Clarté, légèreté et sécurité absolue, telles 
sont les conditions que doit remplir une bonne lampe de 
mines, et ce sont des qualités qui appartiennent à la lampe 
dont il s'agit. 

Agir librement. — : La légèreté et le petit volume du 
régulateur laissent à l'homme son entière liberté de mou- 
vements. 

Ces trois résultats sont les principaux, pour ne pas dire 
les seuls à obtenir, quand il ne s'agit que d'effectuer un 
travail régulier d'exploitation dans les gaz nuisibles. Mais 
dans un cas pressé.ou lorsqu'il s'agit d'opérer un sauve- 
tage, il faut plus spécialement que Ton puisse pénétrer êans 
délai à de grandes dislances. 

Or, avec la précaution prise d'avance une fois pour toutes 
d'avoir des tuyaux disposés et enroulés, prètsà la manœuvre 
sur les bobines, il suffit, pour monter l'appareil, de visser 
deux raccords, l'un sur la pompe, l'autre sur le régulateur, 
ce qui est fait en un clin d'œil. La pompe est toujours en 
état de service, tant est grande la simplicité de ses organes : 
elle est impossible à déranger, et des pompes abandonnées 
des années entières toutes montées fonctionnent comme 
au premier jour, dès que l'on introduit sur les pistons l'air 
nécessaire à leur fonctionnement. Quant aux régulateurs, 
leur soupape est un simple clapet protégé avec toutes les 
précautions imaginables. En un mot F appareil peut fonc- 
tionner presque instantanément, de sorte qu'en ce qui con*- 
cèrnele délai, la solution est encore très^bonne. Elle est 
moins satisfaisante en ce qui concerne la distance, car il 



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— 7 — 

est clair que la profondeuràlaquelleon pourra pénétrer dans 
les galeries est limitée d'abord par la longueur du tuyau 
dont on dispose, et qui serait le plus souvent insuffisante 
s'il fallait laisser la pompe à l'extérieur des puits. 

Mais l'espace occupé par cette pompe est si restreint 
(0"»âO, de largeur), qu'on peut toujours l'établir dans le 
sens de la longueur d'une galerie, au plus près du lieu de 
l'accident et l'amener là sur le premier chariot venu. 

En résumé, cet appareil est éminemment propre à effec*- 
tuer toute espèce de travaux d'exploitation et de sauvetage 
quand les gaz délétères n'ont envahi que certains points 
de la mine sans rendre les galeries totalement inabor^ 
dables. 

Néanmoins, suivant une observation parfaitement juste 
de TAcadémie de Bruxelles et une remarque analogue de 
M. Gallon dans un travail de ce savant ingénieur sur les 
appareils de sauvetage, tout appareil de ce genre exigeant 
l'emploi de tuyaux ne peut être considéré comme un ap'^ 
pareil parfait. Et cela, parce qu'on ne peut avancer dans 
une galerie malsaine que d'une quantité limitée par la 
longueur des tuyaux, qu'ensuite on peut avoir à suivre 
des détours et des coudes brusques où les tuyaux devien- 
nent embarrassants, enfin et surtout parce qu'il peut se 
proâuh*e deséboulementsqui, même moins importants que 
le premier, suffisent à écraser le tuyau et à compromettre 
la vie du sauveteur. 

Pénétrés de la justesse de ces observations, nous avons 
construit l'appareil suivant, spécialement destiné aux sau- 
vetages et aux travaux de toute nature dans les galeries 
remplies de gaz délétères sur une profondeur aussi grande 
que l'on voudra, et permettant môme de séjourner indéfi* 
niment dans des mines complètement envahies et aban** 
données. 



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— 8 — 

Appareil àhaate presston. — Cet appareil permet : 

1* Avec un seul mineur, de faire séjourner celui-ci dans 
un milieu irrespirable ou explosible pendant un temps 
extrêmement long, sans qu'il ait aucune communication 
avec l'extérieur ; 

2* Avec deux ouvriers, de ftdre vivre l'un deux dans ces 
conditions pendant un temps indéfini ; 

3* Avec un grand nombre d'ouvriers, d'effectuer à telle 
distance et pendant tout le temps que l'on voudra dans les 
gaz malsains, toute espèce de travaux importants soit de 
sauvetage, soit d'exploitation, d'une manière continue et 
durant des mois entiers, si l'on veut sans interruption. 

Jusqu'ici, toutes les fois que le mineur prenait avec lui 
une provision d'air comprimé, de deux choses l'une : ou le 
réservoir qu'il emportait sur son dos était volumineux et 
peu résistant, auquel cas il était embarrassant et ne conte- 
nait d'air que pour un temps très-court; ou bien il était de 
dimensions plus réduites avec des parois très-fortes, au- 
quel cas il était lourd et ne contenait d'air que pour un 
temps encore fort limité. 

Trouver un moyen de concilier la légèreté du premier 
système avec l'exiguïté de volume du second, donner au 
séjour possible une plus grande durée et si possible une 
durée indéfinie, tels étaient les points de départ des re- 
cherches nouvelles. 

Une idée fort simple, dont il faut faire honneur à Témi- 
nent et regretté M. Combes, a permis de résoudre complè- 
tement le problème. 

Divisons les difficultés : au lieu de faire porter à l'homme 
constamment, pendant la durée de son travail, toute sa 
provision d'air ainsi que les récipients de poids écra- 
sant qui la contiennent, faisons en sorte que celui-ci n'ait 
qu'à les traîner sur un petit chariot jusqu'au point où son 



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— 9 — 

travail doit se faire (c'est le conseil de M. Combes), puis 
une fois qu'il est arrivé sur le lieu d'opérations, débarras- 
sons l'ouvrier de sa provision d'air, rendons l'en indépen- 
dant tout en laissant celle-ci près de lui comme une sorte de 
source d'air automatique, une espèce de pompe sans pom- 
peurs, lui donnant, sans qu'il communique avec l'extérieur, 
l'air dont il a besoin soit pour respirer, soit pour s'éclairer, 
nous aurons résolu la question. 

Voici maintenant les dispositions pratiques que nous 
avons adoptées pour obtenir cette distribution automaUque 
de tait emmagasiné. L'appareil comprend toujours en pre- 
mier lieu, le régulateur et la lampe. Ainsi la respiration du 
plongeur et son éclairage ont lieu non-seulement de la 
même façon qu'avec l'appareil n* 1, mais encore précisé- 
ment avec les mêmes engins. Seul, l'approvisionnement 
d'air varie. De cette façon, si chaque mine adoptait les aéro- 
phores, le type n* 1 servirait le plus souvent pour les tra- 
vaux courants des galeries. Il n'y aurait, en cas d'envahis- 
sement subit des gaz délétères sur un grand parcours, ou 
lors d'un accident grave, qu'à recourir au type n* 2 pour 
pouvoir pénétrer au plus profond des galeries. C'est ainsi 
qu'en Amérique on emploie la pompe à vapeur quand les 
pompes à incendies ordinaires ne suffisent plus. Le premier 
appareil est en quelque sorte d'utilité privée, le second se- 
rait d'utilité publique. 

Nous allons énumérer, sauf à les décrire plus tard, les 
divers engins qui assurent l'approvisionnement du mineur 
isolé et livré à lui-même. 

Us comprennent : l*" Une pompe appelée compresMur' 
compensateur^ beaucoup plus puissante, mais tout aussi 
simple que la première comme dispositions d'organes. 

2* Un réservoir d'air présentant une disposition spéciale 
et que nous nommerons ré$ervoir de distribution ; 



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— 10 — 

3» Un nombre Indéterminé de réservoirs cylindriques en 
tôle de fer susceptibles d'être à volonté séparés ou réunis 
et pouvant être portés sur un chariot léger. La communica- 
tion entre deux réservoirs consécutifs s'établit au moyen 
d'un court tuyau de caoutchouc se vissant sur des pièces 
coudées à robinets portées sur les fonds des réservoirs cy* 
Hndriques. 

Voici maintenant comment fonctionnera l'appareil: 

Au moyen de la pompe on commence à comprimer de 
l'air à une forte pression de 20 à 30 atmosphères (pressions 
que la pompe permet de manier le plus aisément du 
monde) dans un certain nombre de réservoirs. Un seul si le 
temps presse; six si, comme il arrive souvent, le sauvetage 
ne peut commencer qu'après le déblai des éboulement ou 
le percement d'une trouée. Ces réservoirs sont réunis sur 
un seul chariot et ne con^muniquent entre eux que si l'on 
juge toute économie d'air inutile. 

Le premier de ces réservoirs, dit réservoir dé dUtribution, 
porte sur l'un de ses fonds la même disposition que celle 
qui sert à déterminer Técoulement de la lampe dans l'ap- 
pareil n" 1. 

Ici, l'écoulement se produit dans le régulateur léger 
porté par le mineur. Gomme on est absolument maître 
de régler la pression à laquelle on veut que cet écoulement 
se produise, on peut toujours se servir du régulateur fait 
pour les basses pressions sans crainte d'accident. 

L'air arrive à ce régulateur en passant par un tuyau 
léger qui part d'une tubulure du réservoir de distribution. 
Ce tube a une longueur ansez grande pour donner à l'homme 
un ehamp d'action assez vaste autour du chariot qui porte 
la provision d'air. 

On comprend déjà comment fonctionnera l'appareil. 
L'air emmagasiné à S5 atmosphères par exemple passera 



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— H — 

à une pression inférieure, 2 atmosphères si Ton veut, dans 
la boite inférieure du régulateur porté sur le dos de rhomme, 
par l'intermédiaire du tuyau qui va du chariot au régula- 
teur. Dans ce régulateur il sera, à la manière ordinaire, 
fourni au mineur pour sa respiration et son éclairage. 

Soit maintenant un mineur seul arrivé sur le lieu du 
travail avec six réservoirs pleins. Il consomme d'abord Tair 
du réservoir de distribution. Quand cet air tire à sa fin (le 
réservoir a un manomètre, et d'ailleurs c'est une chose dont 
le mineur s'aperçoit toujours en temps utile)^ il ouvre le 
premier robinet, et l'air du second réservoir passe pour 
moitié dans le réservoir de distribution. L'air de ces réci- 
pients épuisé, il ouvre le troisième. Ainsi de suite. 

Si les travaux doivent se continuer pendant un grand 
nombre d'heures, un deuxième mineur, avec un chariot 
chargé identiquement comme le premier, vient avant que 
tout l'air de celui-ci se soit consommé, change tous ses ré- 
cipients pleins (à l'exception de son réservoir de distribution) 
contre les cinq réservoirs presque vides de son camarade 
et s'en revient les faire remplir de façon à pouvoir toujours 
le tenir approvisionné au moyen d'un va-et-vient facile à 
comprendre. 

Si le second mineur arrive trop tôt et que le premier ait 
encore passablement d'air, que les réservoirs 5 et 6, par 
exemple, soient encore remplis, alors le second mineur se 
contente de changer les n°' 2, 3 et â. Le changement de 
chaque baril en particulier peut, en effet, s'effectuer d'une 
manière indépendante. 

On voit qu'avec deux réservoirs de distribution et un 
certain nombre de récipients d'approvisionnement on arri- 
vera, comme on l'annonçait, à faire rester un seul mineur 
PENDANT UN TEMPS INDÉFINI, à telle distance que fon 
voudra^ dans une galerie malsaine. 



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— 12 — 

Si maintenant on veut effectuer de grands travaux dans 
les gaz nuisibles, on peut le faire avec la plus grande faci- 
lité dans les points que Ton ne peut ventiler. Il suffit d'à* 
voir autant de réservoirs de distribution que Ton veut 
employer d'ouvriers, plus un, et un nombre assez grand de 
récipients d'approvisionnement. Si le travail est très-long, 
on applique un moteur à vapeur à la manœuvre de la 
pompe. 

On voit donc que la solution du problème de l'Académie 
de Bruxelles. paratt complète, et, ce qui vaut mieux, pra- 
tique. 



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wmm 



13 — 



CHAPITRE II. 



DSSCRIPTlOîN DES ELEMENTS COMPOSANT L APPARfilL 
A BASSE PRESSION. 



RÉGULATEUR A DEUX FINS. 



Cet appai*eil sert à fournir à la fois l'air nécessaire à la ^ 
respiration d'un mineur et à la combustion d'une lampe 
avec laquelle celui-ci s'éclaire dans les gaz irrespirables ou 
détonants. 

Il se compose d'abord d'un réservoir où l'air s'emma- 
gasine au fur et à mesure que la pompe l'y envoie. La 
pression est variable dans ce premier compartiment suivant 
la rapidité plus ou moins grande de la manœuvre des pis- 
tons. 

L'air sort de ce dépôt pour être distribué, d'une part à 
la poitrine du mineur, d'autre part à la lampe, au moyen 
de deux dispositions bien distinctes et que nous décrirons 
séparément. 

Beseription ••mnialre do réffulaleor de res- 



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— là - 

plratton. — Soit R le récipient d'arrivée d'air : il est sur- 
monté d'une cham- 
bre à air B, fermée 
en dessus par un 
plateau métaHique 
d'un diamètre un 
peu moindre que le 
diamètre intérieur 
de la chambre. Ce 

Fig. 1.- (Régulateur de respiration.) plateau eSt reCOU- 

vert d'une calotte de caoutchouc «souple, d'une surface 
plus grande, dont les bords viennent se rabattre sur les pa- 
rois de la chambre de manière à former une capacité par- 
faitement close. 

Plateau et calotte sont susceptibles de céder, à cause de 
l'élasticité du caoutchouc, à une pression, soit extérieure, 
soit intérieure. Us s'abaissent dans le premier cas et s'é- 
lèvent dans le second. 

Entre le réservoir et la chambre à air la communication 
s'établit par un orifice de quelques millimètres de diamètre 
fermée par une soupape conique qui s'ouvre de haut en bas. 

Enfin le plateau de la chambre à air supporte à sa face 
inférieure une tige métallique dont l'axe se confond avec 
celui de la soupape. 

Jeu da régolatear. — Si Ton envoie de l'air com-* 
primé dans le réservoir, sa force élastique fait fermer la 
soupape et la pression monte dans ce récipient. 

Supposons qu'on place un poids 1L sur l'unité de surface 
du plateau, tel qu'il force la soupape à s'ouvrir. L'air com- 
primé se précipitera dans la chambre à air et, agissant 
sous le plateau, il produira un effort tendant à soulever le 
poids K. 



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— 15 — 

Soit S la surface du plateau ^ 

s la surface de la soupape conique» 

p la pression dans le réservoir, 

p' la pression dans la chambre à air. 

L'effort tendant à abaisser le plateau est KS ; l'effort 
résistant est 

^s + PS. 

Il y aura équilibre lorsqu'on aura 

KS = ^S + ps. 



d'où 



, KS — ps ^ s 



On voit donc qu'en prenant i suffisamment petit par 
rapport à S, condition très- facile à réaliser entre deux sur- 
facest on aura sous le plateau une pression, à très-peu de 
chose près, égale à celle qui s'exerce au-dessus. 

Si l'on ouvre une issue à l'air de la chambre, cet air 
s'écoule au dehors. La pression p' diminue, la soupape co- 
nique tend à s'ouvrir, mais Fair pénètre alors sous le pla- 
teau, vient rétablir l'équilibre, et l'on a un écoulement de 
gaz constant et que Ton peut régler en établissant dans un 
rapport convenable le poids K et les surfaces Sets. 

Vonctftonnemeiii de r»ppareftl de i*e«pti[^attoii. 

— Ainsi donc, l'appareil nous donne un écoulement de gaz 
à nne pression constante. 

Appliquons ce principe à la respiration. Un tuyau d'aspi- 
ration T est fixé sous la chambre à air. L'ouvrier ayant 
chargé son régulateur sur le dos, l'air comprimé applique 
la soupape conique sur son siège, la chambre à air a, au-^ 



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— 16 — 

dessus et au-dessous du plateau, de Taira une atmosphère, 
tout est en équilibre. 

Dès que l'ouvrier a placé entre ses dents le tuyau de res- 
piration, il aspire par le tuyau en caoutchouc une partie de 
l'air contenu dans la boite. Aussitôt la pression atuiosphé- 
rique pèse sur le plateau comme le poids K, le caoutchouc 
cède et la pression force le plateau à descendre. La tige 
appuyant sur la soupape oblige celle-ci à dégager l'orifice 
de communication. L'air du réseivoir se précipite dans la 
chambre, le tuyau d'aspiration, le poumon de l'ouvrier, et 
rétablit l'équilibre. 

L'aspiration cessant, la soupape est fermée en vertu de 
l'excès de pression du réservoir d'air ; elle intercepte de 
nouveau la communication entre le réservoir et la chambre 
à air. La tige force le plateau à remonter. L'aspiration sui- 
vante renouvelle le jeu qui vient d'être décrit. 

On voit donc que cet appareil donne exactement la quan- 
tité d'air nécessaire à la respiration. L'aspiration, en détrui- 
sant l'équilibre entre la pression extérieure et la pression 
intérieure, fait que la première, qui l'emporte, agit comme 
le poids K, et aussitôt que la dilatation du poumon cesse, 
la soupape conique est instantanément fermée par l'excès 
de pression du réservoir d'air. 

Lorsque l'expiration a lieu, la soupape d'expiration, for- 
mée d'une simple feuille en caoutchouc, s'ouvre sous l'effort 
du poumon et laisse passer l'air expiré. 

Aspiration. — L'aspiration a lieu sans effort à cause 
du principe du régulateur. 

Soit un homme muni du réservoir. Plaçons-nous dans 
un cas plus défavorable qu'il ne le sera jamais dans la pra- 
tique, en supposant la pression dans le réservoir d'arrivée 



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— 17 — 

égale à trois atmosphères, limite qu'on n'atteint pas pour 
ne pas fatiguer inutilement les pompeurs. 
Appliquons la formule 

s 



P' = K-Pg 



dans laquelle ou a 



p' pression dans la chambre à air, inconnue ; 
JSC pression de l'atmosphère sur la calotte, 1 ; 
p pression dans le récipient d'arrivée, â ; 
s surface de la soupape, 0~"'-«-,20; 
S surface de la calotte, 315 ce;it. quarrés. 

On a donc : 

p' = i«t«» — 3«^*«' 1^ =555 d'atmosphère. 

On peut donc conclure que : 

L'air est fourni au poumon presque exactement à la pres^* 
sion ambiante. Le poumon ne reçoit que la quantité d'air 
dont il a exactement besoin. 

Expiration. — Nous venons de voir que le poumon de 
r ouvrier contient de l'air à la pression ambiante. La sou- 
pape d'expiration, qui est formée d'une simple feuille de 
caoutchouc repliée, est soumise à la même pression au de- 
dans et au dehors. Elle s'ouvre donc , si le poumon rejette 
de l'air, au moindre souffle. La pression extérieure la 
referme si le poumon aspire de nouveau. 



Bescriptloii «ommaire et Jeu du réffiiiatear 
d^éelalra^e. — Supposons que sur le récipient d'arrivée 
d'air R , au-dessus de la chambre à air B et de la calotte C, 

% 



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— 18 — 

nous établissions un couvercle H formuitane troisième ca- 
pacité fermée englobant la calotte et la chambre. Imaginons 
que dans l'intérieur de cette roisième chambre nous puis- 
sions, au moyen d'un robinet E, faire arriver une certaine 
quantité d'air puisée dans le réservoir R; que va-t-il se 
produire? 
L'air passé du réservoir R sous le couvercle H va agir 
sur la calotte G comme le poids K 

d,^,,^^,,,^,,,^ j dont il était question dans là théo- 

, ' f k || rie précédente. Dès que la pres- 
sion de Cet air sera devenue suffi- 
sante pour vaincre la résistance 
^^* ** du clapet transmise par la tige, 

la calotte s'abaissera et déterminera un écoulement con- 
stant par l'orifice T. 

Cet écoulement aura lieu à une pression très-peu diffé- 
rente de celle de l'air enfermé entre la calotte et le cou- 
vercle. On la déterminerait par le calcul au moyen de la 
mêûie formule que précédemment. 

Remarquons seulement que cet écoulement peut être à 
volonté rendu très-lent ou très-rapide, et que l'on peut faire 
varier à volonté la pression sous laquelle il a lieu, en àispo- 
ftant toiiyenablement de la quantité d'air qm l'on fiût pd^ser 
à Tôlônté du réservoir R sou« le couvercle H* 

En outre, Teflet se produira toujours également^ quelle 
que Boit la |yosition de la calotte G , tandis qu'avec un poids 
proprement dit, il ne pourrait y avoir sJ^aiss^nent de la 
tige et ouverture de la soupape que d la masse pesante 
agissait verticalement^ c'est-à-dire si k calotte restait ho- 
rizontale. 

Supposons maintenant que Vûr xpk s'échappe par Tori- 
fice T, au lieu de conduire l'air à ia poitrine du mineur, le 
guidt pftr un tuyau jusque sur la flamme d'une lampe; on 



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— 19 — 

pourra. régler T arrivée du gaz de façon que la flamme ne 
reçoive que la quantité d'air exActeumat nécessaire et suffi- 
sante pour k régularité de la combustian. 

Cette disposition si simple a permis de résoudra complè- 
tement le problème de réclairage dans les gaz impropres à 
la combustion. On n'a eu qu*à disposer une lampe qui 
permit d'isoler complètement la flamme de l'atmosphère 
viciée et à faire alimenter celle-ci par de l'air pur envoyé 
du réservoir R au moyen du régulateur que l'on vient de 
décrire. 

maintenant comment ces deux dispositions ont été réunies. 




Fig. 3. 



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naerm 



^mmi'^mÊBsifmms^f^mm 



— 20 — 




Fig. 3 bis. 

Le réservoir d'arrivée d*air est formé de deux comparti- 
ments à faces plaues rapprochées, en communication con- 
stante. Chacun des deux récipients porte une chambre à 
air de dimensions différentes. La plus grande, dont la ca- 
lotte, est protégée contre les chocs par une simple feuille de 
tôle, sert à la respiration. La seconde, munie d'un cou- 
vercle se serrant à force sur une bague à vis et rondelle de 
cuir, sert à l'éclairage. 

Deux dispositions spéciales de ce dernier régulateur mé- 
ritent d'être signalées. 

Au lieu d'un robinet simple devant servir à faire passer 
l'air du récipient d'arrivée sous le 
couvercle, le tube de communication 
porte un robinet à deux voies et une 
coquille creuse. Lorsque le robinet 
est dans la position de la fig, â, le 
récipient d'arrivée communique avec 
la coquille et est séparé de la cham- 
bre à air. Si Ton fait un quart de tour, c'est au contraire 
la chambre à air qui communique avec la coquille. De 
cette façon on n'a pas à craindre qu'il arrive à passer 
trop d'air du récipient sous le couvercle. Le gaz y arrive 
par bouffées, pour ainsi dire. On n'introduit à chaque 
tour de robinet qu'un volume d'air égal à celui de la 
coquille, de sorte que Ton pourrait mesurer par le nombre 




Fig. 4. 



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— 21 — 

de manœuvres de la clef la proportion du gaz introduit 
sous le couvercle. Mais les dimensions sont réglées de 
manière qu'un seul tour donne la quantité nécessaire et 
suffisante. 

Au centre du couvercle, un écrou garai d'une rondelle de 
cuir sert à faire évacuer après coup Tair introduit sous le 
couvercle pour déterminer Técoulement. 

Nous allons donner maintenant la description de certains 
oiçanes principaux du régulateur. 

Chambre à «ir. — La chambre à air, faite en tôle plus 
légère, est soudée sur le réservoir d'air. Sa capacité dé- 
pend essentiellement des dimensions relatives du plateau et 
de la soupape de distribution d'air. Elle est percée d'un 
trou permettant de souder le bout des tuyaux sur lesquels 
se fixent le tube de respiration et la soupape d'expiration. 
La chambre à air est aussi étamée à l'intérieur. 



Sowpape 4e dtstribwtion d'air. — Dans l'orifice, 
fileté, dirigé suivant l'axe de la chambre à air, se trouve 
placée la pièce la plus importante de 
l'appareil, la soupape de distribution 

d'air. 
Elle se compose de plusieurs parties : 

1° Le corps de la soupape ; 
2° Le clapet et son bouton ; 
V La tige, son butoir, son bouton, 
ses écrous et ses rondelles. 




Fig. 5. 

Soupape 

de distribation d'air. 



Le corps de la soupape se compose, 
à l'extérieur, d'une partie filetée qui 
se visse dans le réservoir d'air. One 



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— 22 — 

embase, placée au-dessus de la partie filetée, sert à serrer 
le joint en cuir. 

La partie qui est taillée à six pans sert de 
point d'appui à la clef pour visser et dévisser 
la soupape. 

L'intérieur du corps est fileté à la partie 

inférieure pour recevoir le bouton du clapet. 

Au-dessus se trouve la partie pleine dans la- 

Fig 6 - Gons ^"^^'^ ^^^ pratiqué l'orifice tronc-conique sur 

de la soupape, lequcl vicut s' appliquer le clapet lorsque la 

soupape intercepte toute communication entre le réservoir 

et la chambre à air. 

Dans l'autre partie pleine qui surmonte le corps de la 
soupape sont pratiquées quatre rainures symétriquement 
placées qui permettent le passage de l'air autour du guide 
du clapet. 

Le clapet a la forme d'un tronc de cône terminé par deux 
petites tiges cylindriques qui glissent dans les cercles mé- 
nagés au centre des rainures des corps de la 
f soupape et du bouton du clapet. On a adopté 

cette disposition uniquement jpour bien gui- 
der le clapet dans son mouvement. Aux points 

Fig. 7. — Clapet. a i i i . i 

extrêmes de la course, les guides sont tou- 
jours engagés dans les petits cercles pratiqués au centre 
de rencontre des rainures. On est alors parfaitement sûr 
qu'une irrégulî^rité quelconque dans le passage rapide 
de l'air ne pourra pas empêcher le clapet de fermer la sou- 
pape. 

Le bouton du clapet termine la soupape à la partie infé- 
rieure. Il sert de guide et de support au clapet. L'air passe 
par la base du bouton. Quatre rainures sont aussi ména- 
gée9 à cet effet dans cette base, de sorte que l'air arrive 
librement sous le clapet. Le bouton est terminé par un 



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— ÎS — 

grillage en toile métallique, qui arrête les 
impuretés que Tair pourrait entraîner dans 
la soupape 

La tige qui porte le plateau est cylin- 
drique à la partie inférieure et filetée à la 
partie supérieure. Elle porte un butoir qui 
Fig. 8. ^^gl® 1^ course du plateau. Le butoir allant 

Bonton 4u clapet, frapper le ccrcle plein placé au-dessus des 
rainures du corps de la soupape, le plateau ne peut plus 
descendre et l'arrivée de Tair est permise. 

Le butoir, au moment de l'expiration, va frapper le bou- 
ton de la tige, et le plateau ne peut plus remonter; l'air en 
excès ou Pair expiré s'écoule par la soupape d'expiration. 
La position du butoir a ainsi la plus grande influence sur 
la consommation de l'air. Lorsque le plongeur a cessé d'as- 

Tpirer, la soupape est appliquée sur son 
siège par l'excès de pression. Ce n^ouve- 
ment d'ascension est facilité en outre par 
l'air expiré qui est rejeté dans le tuyau de 
respiration, repasse sous le plateau «t lui 
donne un mouvement d'élévation. 
Si le butoir venait frapper le bouton ju^tfif 
^u moulent où le clapet empêche J'^^çcès de 
l'air. Tair expiré s'échapperait imuié^iat§- 
ment par la soupape d'expiratiQp, 

Fi f> -- Ti e ^^'^' ^^ ^^^ abaisse sur la tige la pQSi- 
tion du butoir, il en résultera que le pla- 
teau obéira au mouvement ascensionnel que lui imprime 
l'expiration, et l'air ne s'échappera par la soupape d'expi- 
ration que lorsque le butoir aura frappé contre le bouton de 
la tige. On peut donc aussi faire varier la quantité d'air 
chassée de la chambre à chaque expiration. Le butoir rem- 
plit ainsi un office analogue à celui de la détente des ma- 



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— 24 — 

chines à vapeur, et sa position sur la tige pourra causer, 
si on le veut, un retard de l'expiration par rapport au mou- 
vement du poumon. Dans les appareils à basse pression où 
l'air éSt envoyé constamment pai' la pompe, cette disposi- 
tion n'a pas grande importance ; mais dans les appareils à 
haute pression, où il faut économiser le plus d'air possi- 
ble, le butoir a été placé de façon à ce que le même air soit 
respiré deux fois. L'expérience démontre qu'il n'y a à cela 
aucun inconvénient. C'est, du reste, un fait général qui se 
produit dans les habitations bien closes où l'air ne se re- 
nouvelle que partiellement. 

Le bouton de la tige se visse dans la partie supérieure 
du corps de la soupape. Il sert, comme nous venons de le 
voir, à limiter la course du plateau. Le butoir et le bouton 
sont aussi percés de rainures symétriques 
'm' pour faciliter le passage de l'air. 

^^»*j^;j-.^"*"" La partie filetée de la tige porte le pla- 
teau. Les rondelles et les écrous servent à 
appuyer et à fixer ce dernier. 

La soupape de distribution ainsi composée de plusieurs 
pièces se démonte facilement. Son jeu est sûr et la visite de 
ses différentes parties très-facile. 

Le plateau est en bois ou en métal. Pour les appareils 
destinés à un service fréquent, le plateau se compose de 
deux cercles de zinc réunis par des vis en cuivre qui tra- 
versent la calotte en caoutchouc. 

La calotte est' en caoutchouc très-pur, elle a ainsi une 
grande élasticité. Elle est fixée sur le plateau par les vis en 
cuivre, sur la chamlîre à air par un cercle aussi en cuivre, 
dont les segments sont serrés par un boulon et un écrou à 
oreilles. 

Sur la chambre à air est soudé le bout en fer étamé, sur 



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— 25 — 

lequel se placent le tuyau de respiration et la soupape d'ex- 
piration. 

Le réservoir -régulateur porte, près de la chambre à air, 
des boucles pour fixer les bretelles qui servent à charger 
l'appareil sur le dos du plongeur. 

Le tuyau de respiration^ est en caoutchouc très-souple. 11 
se fixe d'un côté au moyen d'une ligature en fil de laiton ou 
de chanvre sur le bout soudé à la chambre à air ; de l'autre 
côté, il se place sur le bec métallique qui porte le ferme - 
bouche. 

Sionpape 4'emLpiratioii. — La soupape d'expiration 
se compose de deux feuilles minces de caoutchouc collées 
aux extrémités, dans le sens de la longueur. La pression de 
Teau ou du milieu ambiant, jointe au res- 
sort, du caoutchouc, les applique forte- 
Fig. n. ment l'une contre l'autre. Cette soupape. 

Soupape d'expiration. ^^ j^ pj^^g g^^nde simplicité, est d'un em. 

ploi très-sûr. Elle empêche l'air extérieur de pénétrer dans 
la chambre à air, et elle rend le mouvement d'expiration 
aussi doux qu'à l'air libre. 

La position de la soupape d'expiration peut varier sans 
inconvénient. 

Ferme-boMiche. — Une difficulté à vaincre consistait 
dans la nécessité d'envoyer simplement et sûrement à la 
fois l'air du réservoir-régulateur dans la bouche du plon- 
geur. On se sert, pour cela, d'un ferme-bou- 
yche en caoutchouc vulcanisé qui se place entre 
les lèvres et les dents. 
Le tuyau d'aspiration arrive au centre du 
viK' *2- ferme-bouche. 

Ferme -boacbe. » » • .... „ . . , 

L air aspiré ainsi que 1 air expiré passent 



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— 86 — 

successivement par le trou placé au centre de ce mascfue de 
respiration. 

Deux appendices, également en caoutchouc, sont placés 
à droite et à gauche du trou du tuyau de respiration. Ils 
sont destinés à être saisis avec les dents. 

Il est clair que Tair ne pourrait pénétrer dans la bouche 
qu'au moment de l'aspiration; mais le premier effet de ce 
mouvement est d'appliquer fortement la matière élastique 
du caoutchouc sur les dents. Le ferme-bouche forme alors 
sur celles-ci un joint hermétique qui s'oppose à toute in- 
troduction de l'eau. C'est une sorte d'autoclave que la pres- 
sion extérieure applique sur les dents. Dans le mouvement 
d'expiration, le ferme-bouche ne risque pas de s'échapper, 
car 11 est maintenu entre les gencives et les lèvres. Les 
dents d'ailleurs, mordant sur les appendices du ferme-bou- 
che, ne lui permettent aucun mouvement. 

Ce ferme-bouche est très-simple et d'un emploi sûr. 



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27 



CHAPITRE III. 



LAMPE DENATROUZE. 



Deseription. — Cette lampe est tout à fait semblable 
extérieurement aux lampes de sûreté à cylindre de verre, 
que l'on emploie dans les mines et dont nous croyons inu- 
tile de donner la description. 





Fig. 18, 



Fig. 18 kUl, 



Elle en diffère : 

1** Par un bout de tube adducteur en bronze T, mun} 
d'une pièce d'admission (simple vis découvrant progressi- 
vement une ouverture pratiquée longîtudinalement dans 



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— 28 — 

Técrou, ce qui permet de donner à Tnir un orifice d'accès 
de grandeur variable à volonté) ; ' 

2* Par ce couvercle lui-même C qui forme au-dessus 
du réservoir d'huile une capacité dans laquelle le tube T 
amène l'air. Ce couvercle porte un collet circulaire percé 
de trous par où l'air s'échappe tout à l'entour de la mèche 
et vient lécher la flamme ; 

• 3» Par un disque placé à la partie supérieure du globe 
de verre et percé à son centre d'un orifice d'un très-petit 
diamètre. Cet orifice est fermé par un clapet S recouvert 
d'une double garde de toile métallique. 

* Principe ,de la lampe. — Il consiste à alimenter la 
combustion de la flamme, non pas au moyen de l'air am- 
biant, mais avec de l'air pur venu du réservoir régulateur 
porté sur le dos du mineur. 

Fonciionnenieiit de la lampe. — L'air s'écoulant 
sous pression constante du régulateur d'éclairage est con- 
duit par le tube adducteur T jusques sous le couvercle C. 
11 s'échappe de là par les trous disposés circulairement 
autour de la mèche et alimente la flamme. Celle-ci est d'ail- 
leurs préalablement allumée avant qu'on n'ait vissé le ré- 
servoir à huile au-dessous du verre. Les produits de la 
combustion, pour s'échapper dans l'atmosphère, sont obli- 
gés de soulever le clapet, et par suite de fofmer, de dedans 
en dehors, un courant qui à cause de Texignité de l'orifice 
est nécessairement assez rapide. On règle d'ailleurs l'ar- 
rivée d'air de façon à ce que la flamme soit bien nette et 
bien égale. Si elle tremblotte on diminue l'écoulement au 
moyen de la vis d'arrivée; si la mèche charbonne, on 
l'augmente au moyen de la même vis ou du robinet d'accès 
du régulateur. Ce réglage, fait une fois pour toutes, est on 



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— 20 — 

ne peut plus simple, et ne dure pas une demi - minute. 

Tant que le courant d'air a la force nécessaire pour 
soulever le clapet, il est clair que les gaz formant Tatmo- 
sphère extérieure ne pourront pénétrer dans le globe. Si 
ce courant, par accident, cessait d'être assez violent pour 
tenir ce clapet ouvert, son propre poids le ferait retomber 
et fermerait de même accès aux fluides du dehors. 

Cette lampe ne brûlant ainsi que de Tair pur, il ne peut 
jamais arriver ce qui se produit avec les meilleures lampes 
de sûreté actuelles. Avec celles-ci, dès que les carbures 
d'hydrogène se trouvent en trop grande proportion dans 
l'atmosphère d'mie galerie, la flamme grandit, se développe 
jusqu'à remplir le cylindre de verre et arrive même jusqu'à 
lécher la toile métallique de la cheminée, qui rougit et peut 
finir par enflammer le mélange détonnant. 

Or la lampe que nous décrivons brûle, comme on le 
voit, d'une manière absolument indépendante du milieu 
dans lequel le mineur la porte. Le mélange explosible a 
beau varier de composition et devenir dangereux, coûime, 
d'une part, il ne peut arriver sur la flamme et que, récipro- 
quement, la flamme ne peut augmenter de volume et s'é- 
tendre à l'extérieur, tout accident est conjuré. 

On pourrait craindre qu'une particule enflammée venant 
à être détachée de la mèche ne parvint par le plus grand 
des hasards à sortir par le clapet et n'enflammât le grisou. 
Si l'on réfléchit que le haut du globe ne renferme que des 
gaz brûlés, soit de Tazote et de l'acide carbonique, on se 
rendra conipte qu'il y a toute probabilité pour que l'étin- 
celle cesse d'être incandescente. 

Pour plus de sûreté, on a disposé trois compartiments 
successifs de toile métallique, au travers de laquelle la par- 
celle enflammée devra passer. Chacun sait avec quelle fa- 
cilité les bluettes s'éteignent au contact d'un corps bon 



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^ 80 — 

condtteteur% Ou peut donc considérer toute explosion comme 
impossible. 

En ce qui concerne les fêlures pouvant se produire acci- 
dentellement, par exemple s'il arrive de l'eau sur le verre 
chaud) l'expérience a montré^ avec les autres lampes, que 
les fêlures des verres trës-épais et recuits, maintenus par 
un serrage, ne sont point dangereuses» parce que les fentes 
qui se ptx)duident à la suite de dilatations irrégulières ne 
dmment point accès aux gaz du dehors. 

Ainsi donc cette lampe donne une sécurité à peu près 
absolue. Quant à sa commodité, elie est la même que celle 
des lampes actuellement en usage. 

(te pourrait craindre que le tuyau élastique qui va du 
régulateur à la lampe ne fût exposé à des flexions brusquée 
ou à des écrasements pouvant intercepter l'jmvée de l'air. 
Mais la construction particulière de ce tuyau met à l'abri 
de ces inconvénients : Le tube est de diamètre très-étroit, 
sa résistance est énorme (âO atmosphères) et sa solidité 
très-grande sans que son élasticité soit diminuée* Une gar- 
niture intérieure en fil métallique enroulé en hélice em^ 
pêche qu'il puisse jamais se produire un coude brusque, et 
s'oppose à l'aplatissement d'une oiaiiière si efficace qu'un 
homme peut piétiner avec fonoe sur ce tuyau satis lui oc- 
casionnel* la moindre avarie. 



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— 81 — 



CHAPITRE ÏV. 



Priaeljjj^e de te pomiie m «ir. — La difficulté de 
comprimer Tair à une pression assez élevée est considé- 
rable. Quelque parfaite que soit une garniture de piston, 
il arrive toujours, lorsque Taîr est fortement comprimé, 
que ce dernier passe entre le piston et le corps de pompe. 
11 en résulte immédiatement une contre-pression qui dé- 
truit une partie de Tefifort exercé sur les leviers des pompes 
et empêche d'atteindre jamais une pression très-considé- 
rable. 

Le principe qui a servi de base à la construction des di- 
verses pompes du système Rouquayrol-Denayrouze est le 
suivant : 

Ënferoier l'air entre des couches d'eau de manière à 
rendre impossible toute fuite d'air. 

Dans ce but le piston a été fixé verticalement et le corps 
de pompe rendu mobile. 

Il résulte de cette disposition que l'on peut couvrir d'eau 
le piston et la soupape du chapeau. L'air se trouve donc 
comprimé dans le corps de pompe entre la base du cha- 
peau et le piston. D'un côté, il ouvre la soupape supérieure 
et se rend dans le chapeau ; de l'autre, agissant sur le 
piston il presse sur la couche d'eau qui noie celui-d et ap- 



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.^^mwmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmtmmmmmm^KiK^a^ 



— 32 — 

plique le cuir de la garniture contre les parois du corps de 
pompe, avec une force cVautant plus grande que la pres- 
sion est plus forte. 

On voit que les fuites sont rendues de plus en plus impos- 
bibles par télémlion de la pression. 

On obtient ainsi un joint hydraulique, et celte nouvelle 
disposition donne des pompes sans espace nuisible. 

Vair^ obligé de traverser les deux couches d'eau qui 
couvrent les soupapes^ y perd sa chaleur^ qui était un se- 
cond obstacle à une forte compression de Tair. 

Enfin, le piston étant fixe, il suffit de retirer le boulon 
qui sert d'axe au balancier pour avoir sous les yeux les 
organes de la pompe. Elle est de la plus grande simplicité, 
très-ramassée et très-forte, conditions qui en font une 
pompe d'un usage essentiellement industriel. 

Nous verrons plus loin, en traitant des appareils à haute 
pression, les dispositions adoptées pour compléter le prin- 
cipe du piston constamment noyé. Elles permettent de ma- 
nier les gaz avec la même facilité que les Uquides, et 
de faire entrer dans la pratique des pressions de 30 à 40 
atmosphères sans fuite ni développement de chaleur. 

Avec un compresseur compensateur, 10 à 15 minutes 
suffisent pour comprimer 1,200 litres d'air à 30 atmo- 
sphères. Cette pression n'avait point été pratiquement at- 
teinte jusqu à ce jour. 

Quoique moins nouveaux que ceux du régulateur, les 
résultats fournis par ces pompes paraissent tout aussi im- 
portants et au moins aussi féconds en applications de tout 
genre. 

Passons à la description des éléments de la pompe. 

Piston. — La chape a sa queue filetée. Elle s'engage 
dans la plaque en fonte et se serre en dessous au moyen de 



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~ 33 — 

Técrou. Le boulon traverse la chape, la tige du piston, et 
sert d'axe à ce dernier. 

Le piston, proprement dit, est fixé par des branches 
venues dç fonte avec sa tige. 

La partie supérieure porte des rainures dans lesquelles 
s'imprime le cuir pour obtenir un joint hermétique. 

Soupape clu piston. — Le logement placé au centre 
du piston est rodé avec soin, et sert de siège à la soupape 
du piston. 

Celle-ci a sa partie supérieure plane ; elle ferme au moyen 
d'un clapet tronc-conique. Autour de la soupape sont prati- 
qués des évidements pour permettre la libre circulation de 
l'air. La queue de la soupape sert à la guider dans son 
mouvement vertical alternatif. Sa course est limitée par un 
butoir placé sur la queue au moyen d'une goupille. 

Le cuir du piston est embouti dans des mandrins en 
fonte. Il a la forme du piston et est terminé, à ya partie 
supérieure, par un biseau sur lequel appuie l'eau, et qui 
forme un joint très-sûr en cédant sous la pression de l'eau 
et en s' appuyant sur les parois du corps de pompe. 




Fig. 14. — Pompe à air. 

Une bague cylindrique maintient le cuir. Elle a sa partie 

3 



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— 84 — 

supérieure taillée en biseau en sens contraire du cuir, de 
manière à former au sommet de la garniture un coin dans 
lequel pénètre Teau. 

La bague est assujettie sur le piston au moyen ^de quatre 
boulons en cuivre^ qui sont serrés par des écrous sous le 
piston. 

€orp« de pompe. — Le corps de pompe est terminé, 
à la base, par un léger évasement pour que Von puisse plus 
facilement enfoncer le piston. 

Il porte à la face supérieure le siège de la soupape du 
chapeau; il se fixe sur celui-ci au moyen de six écrous en 
acier. 

Chapeau. — Le chapeau a une soupape de même forme 
que celle du piston, 

La course de la soupape est limitée par un prolongement 
de la chape qui fixe le corps de pompe au balancier. 

Le bout extérieur, fileté, fixé sur le chapeau, sert à visser 
le tuyau en caoutchouc. Les balanciers servant à la ma- 
nœuvre de la pompe sont fixés sur la chape de la colonne 
par un boulon, sa rondelle et son écrou. Us sont coudés, 
pour faciliter le travail des pompeurs. 

La plaque de fondation est en fonte ; elle porte quatre 
oreilles pour la fixer avec des vis sur un madrier servant de 
socle, ou pour placer des poids qui la maintiennent. 

La colonne du centre porte la chape qui sert d'axe au ba- 
lancier* 

Sur le chapeau sont fixés les godets en cuivre qui con- 
tiennent Teau destinée à noyer les soupapes des pompes. 

Jeu de la pomper — Pour se servir de la pompe, il 
faut charger d'eau les pistons; On fait aspirer Teau des go- 



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— 35 — 

dets, ou Ton verse directement de Teau sur les pistons par 
le trou des bouts filetés du chapeau sur lesquels se vissent 
les tuyaux. 

Les soupapes ainsi noyées, on fait aspirer de Tair à la 
pompe. 

L'air se trouve constamment emprisonné entre deux cou- 
ches d'eau, et Von a un joint hermétique sur le piston. On 
arrive alors très-rapidement à une pression élevée. 

Les dimensions principales de cette petite pompe sont les 
suivantes : 

mlIHmètrM. 

Diamètre des pistons 100 

Course 180 

Débit de la pompe. — On obtient en quelques coups 
de piston une pression de 3 à 4 atmosphères, qui est mar- 
quée, par un manomètre joint à la pompe. Si Ton donne de 
trente-cinq à quarante coups de piston, la pompe débite de 
85 à 100 litres d'air par minute. 



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37 — 



CHAPITRE V. 



ACCESSOinFS. 



Tuyaux de condulie d'air. — Le réservoir régu- 
lateur est mis en communication avec la pompe à air au 
moyen des tuyaux en caoutchouc vulcanisé dont la con- 
struction exige beaucoup de soins. Après de nombreux 
essais sur la résistance des tuyaux, on s'est arrêté à la 
méthode de constiuction suivante : 

Le t;ube se compose de plusieurs toiles caoutchoutées ; 
l'imperméabilité est obtenue au moyen de couches de 
feuilles fines de caoutchouc ayant O^^jS d'épaisseur. Au 
milieu des toiles se trouve une hélice en fil de fer garni de 
caoutchouc qui augmente la résistance et empêche le tuyau 
de se couder. Pour préserver le tuyau des frottements et 
pour augmenter sa durée, on le recouvre d'une grosse toile 
cousue après la confection du tuyau. 

Ainsi construits, ces tuyaux résistent à des pressions de 
15 à 20 atmosphères, pression dont on n'approche jamais 
dans la pratique. 

Bobine d'enroulement. — C'est un cylindre ver- 
tical, avec deux larges bases horizontales, dont l'une peut 
s'enlever. On enroule à l'avance et régulièrement les tuyaux 
sur le cylindre vertical, et on les conserve fixés entre les 



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— 38 — 

deux bases jusqu'au jour du travail. Ce jour-là, il suffit de 
visser l'un des bouts sur la pompe, l'autre sur le régu- 
lateur, pour être prêts. Un homme file le tuyau et le mi- 
neur s'éloigne sans craindre d'être arrêté par les embarras 
qui se produiraient infailliblement si, au lieu de prendre 
les conduites d'air lovées à l'avance, il fallait les débrouiller 
dans les galeries étroites au sortir de magasins dans les- 
quels elles auraient été laissées pêle-mêle. 

L'épurateur sert à arrêter les poussières 
volantes de charbon en suspension 
dans l'air de la mine, et qui en- 
traînées jusque dans le régulateur 
pourraient obstruer les soupapes 
et gêner le fonctionnement des 

Fig. 15. — Épurateur. clapetS. 

L'appareil se compose d'un disque de feutre, serré entre 
deux hémisphères creux en bronze. Les poussières de char- 
bon arrivant dans le premier compartiment sont arrêtées 
dans la paroi poreuse que l'air traverse sans difficulté au- 
cune. Il suffit de laver de loin en loin le feutre pour qu'il 
soit toujours en état de Servir. 

Pinee^nem. — Le ti&z est bouché au moyen d'urï pince- 
nez fait de deux branches en bois, séparées par un ressort 
en spîfàle disposé de façon qu elles soient réunies quand le 
ressort est distetidii, et que lorsque le nez est pris entre 
les deux pinces, le serrage soit produit par la tension du 
ressort. Ce système est très-simple et très-efficace. La pres- 
sion est assez faible pour que le pincîe-nez soit fiïé avec i§o- 
lidité, mais sans douleur. 

Calque k tawiÊée. — Il a pour but de protéger léS 



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— so- 
yeux des mineurs contre Faction irritante de la fumée, pour 
qu'ils puissent s'avancer jusqu'au foyer même d'un incendie. 
C'est une sorte de casque en tissu léger, avec une large 
glace sur le devant pour la vue. 

A la partie qui correspond au bas du visage est adaptée 
une sorte de poche en étoffe imperméable terminée par un 
collet circulaire en tissu élastique. On iùtroduit par pres- 
sion la tête dans ce masque, et le collet vient faire joint sur 
le cou. 

Un ferme-bouche, placé à l'extrémité d'un tube recourbé, 
permet de respirer l'air du régulateur. Si par quelque in- 
terstice la fumée vient à agir sur les yeux de l'ouvrier, il 
n'a qu'à rejeter deux ou trois fois l'air expiré dans le masque 
pour en renouveler l'atmosphère. 

l^cste. — Le régulateur est fixé à demeure sur une veste 
serrée à la ceinture et à la poitrine par des boucles. Nous 
avons préféré fixer l'appareil sur le dos de cette manière, 
que recourir à l'emploi des bretelles analogues à celles 
d'un sac de soldat. Avec celles-ci, pendant les mouvements 
violents des bras dan^ le travail au pic, les courroies scient 
douloureusepaent l'épaule. Avec la veste, au contraire, 
l'efiFort se distribue si heureusement sur tout le buste que 
l'homme travaille avec une facilité tout aussi grande que 
s'il n'avait rien sur le dos, et de fait le régulateur ne le fa- 
tigue pas plus que le havresac à vide ne fatigue le chas- 
seur. 

La veste a été faite en étoffe imperméable pour garantir, 
au besoin, le mineur contre les eaux qui suintent souvent 
goûte à goutte des parois des galeries. 

Elle porte sur le côté les anneaux brisés servant à main- 
tenir le tuyau de la lampe. 



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— 41 - 



CHAPITRE VI. 



APPAREILS A HAUTE PRESSION. 



Principe de l'appareil. — L'appareil à haute pres- 
sion est fondé sur le principe suivant : 

Emmagasiner une grande quantité Sair $ous un petit 
volume dans des réservoirs qui puissent être facilement traî- 
nés jusqu'au lieu du travail. Faire en sorte qu'une fois la 
provision d'air amenée là, Vouvrier puisse abandonner les ré- 
cipients sans avoir à s'occuper de la manière dont Vair lui 
est distribué^ et travailler sans être autrement chargé et gêné 
qu'avec ï appareil à basse pression. 

En un mot , substilper à la pompe manœuvrée à bras 
d'homme, et par suite condatnnée à rester à l'air libre pour 
la respiration des pompeurs, une source d'air artificielle 
rapprochée du mineur et lui fournissant automatiquement 
le gaz nécessaire à sa respiration et à son éclairage. 

Ce n'est certes pas la première fois que l'on songe à em- 
magasiner de l'air comprimé pour le faire servir à la vie 
du mineur, mais on s'était toujours heurté jusqu'ici à la 
même difficulté : on n'avait pas imaginé de disposition qui 
permit de séparer le mineur de sa provision d'air. Or, comme 
dès qu'on maniait des pressions élevées, le réservoir qui 
les renfermait n'était suffisamment résistant qu'à condition 
de devenir lourd, la liberté d'action de l'ouvrier se trouvait 



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— 42 — 

diminuée et la durée du séjour dans Tatmosphère malsaine 
très-limitée. C'est pour cette raison que tous les appareils 
fondés jusqu'ici sur ce principe sont restés sans emploi 
pratique. L'homme qui en était muni pouvait bien respirer, 
mais non faire un travail utile : il lui fallait, en effet, s'a- 
vancer dans une atmosphère viciée en emportant sur son 
dos un récipient dont le poids devenait écrasant dès que sa 
capacité contenait une provision d'air à peine suffisante pour 
vingt minutes. En outre, le volume de l'appareil était une 
grande gêne pour l'ouvrier dès qu'il avait à pénétrer dans 
les réduits un peu étroits. 

Dans l'appareil actuel, la provision d'air emportée peut 
être très-considérable; elle peut être amenée aussi loin 
qu'on veut sans fatigue aucune, l'appareil ne pesant pas 
plus qu'une benne vide et étant porté sur un chariot iden- 
tique. Une fois amenés au plus près du lieu du travail, les 
récipients d'air comprimé peuvent être abandonnés pen- 
dant tout le temps de l'opération, pendant que l'ouvrier 
s'engage plus loin avec une entière liberté de mouvements 
et qu'il agit librement dans un rayon assez étendu autour 
de la source d'air. Pendant tout le temps qu'il a un effort à 
développer, il ne porte sur son dos que le petit régulateur, 
du poids de 3 kilog. et d'un volume insignifiant, dont la 
description a été donnée plus haut. Il n'y a pas besoin 
d'un régulateur spécial à haute pression; celui de l'appareil 
à basse pression suffit, et cela grâce à une disposition en- 
tièrement nouvelle et qui constitue l'originalité de l'appa- 
reil dont il s'agit. Elle permet de faire subir à l'air com- 
primé à 26 atmosphères, dans les gros récipients, un 
écoulement à deux degrés, si l'on peut ainsi parler. Il se 
produit deux variations successives de pression : une pre- 
mière amène l'air fortement comprimé à passer dans la 
boîte inférieure du régulateur sous une pression aussi 



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— 43 — 

faible que Ton veut, mais pourtant supérieure à 1 atmo- 
sphère; une seconde fait passer cet air, par des moyens 
déjà connus, k la pression de l'atmosphère ambiante con- 
venable pour la respiration et Téclairage du mineur. 

En résumé, l'ouvrier n'a d'autre peine supplémentaire 
que de pousser jusqu'au point où il veut s'arrêter un chariot 
léger qu'il ramène au retour. Mais durant tout le temps 
du travail, il n'a plus ni gêne ni entrave, et il peut agir 
avec la même sécurité et la même facilité de mouvement 
qu'à l'air extérieur. Il lui a fallu seulement amener au sein 
d'une atmosphère mortelle une sorte de pompe suscep- 
tible de lui fournir automatiquement, et sans manœuvre 
d'homme, un air pur pris à l'avance au dehors. 

Éllénients de l'appareil à liante pres«ioii. -^ 

L'appareil à haute pression comprend divers éléments qui 
peuvent être divisés en organes de distribution et organes 
de chargement. 

Les organes de distribution comprennent : 

En réservoir dit de distribution ; 
Un nombre indéterminé de réservoirs dits d'approvi- 
sionnement; • 

Un cadre de support et son chariot ; 
Un tuyau de manœuvre; 
Uu régulateur à deux fins, par homme ; 
Une lampe et son tuyau, par homme. 

Les organes de chargement se composent de : 

Un compresseur compensateur à deux corps; 

Un tuyau de chargement et son manomètre. 

Ceux des éléments de distribution, dont la description n'a 
pas été déjà donnée, sont figurés ci-contre vus d'ensemble. 
Nous allons les décrire successivement. 



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Ai — 







i^.^ 






(Coupe verticale. ) 



Résenroir de distribution. — C'est un cylindre 
en tôle d'acier essayé à âO atmosphères et pouvant être 
chargé en toute sécurité à 25. La pression n'est, en effet, 
jamais susceptible de s'élever brusquement comme dans 
les chaudières à vapeur. L'accumulation d'air se fait tou- 
jours d'une manière lente et régulière, et un manomètre 
à demeure sur le récipient en indique les variations et la 
limite. 

Sur la surface latérale est disposée une chambre à air, 
avec soupape, calotte et couvercle, exactement semblable 
à celle du régulateur d'éclairage (décrit pages 17 à 25), 
mais de dimensions plus grandes. Si l'on se reporte à la 
théorie déjà donnée, on se rappelle que cette disposition 
permet de créer un écoulement constant de gaz sous telle 
pression que l'on veut. C'est par ce moyen que l'on intro- 
duit constamment de l'air dans la boîte inférieure du régu- 
lateur à deux .fins, au fur et à mesure de la consommation, 
en réglant comme on veut cette pression intermédiaire 
qui doit rester assez faible. L'écoulement est déterminé par 
le passage sous le couvercle d'une certaine quantité d'air 
dont on règle l'accès au moyen d'une coquille comme on l'a 
vu déjà. 

Nous n'avons pas à insister sur le mode de fonctionne- 
ment. La théorie et la manœuvre pratique de l'appareil 



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— 45 — 

sont identiques à celles que Ton connaît pour le régulateur 
d'éclairage. La seule différence consiste en fait à ce que 
Tair, au lieu de se répandre librement au dehors, va, au fur 
et à mesure qu'il sort du réservoir de distribution, s'em- 
magasiner dans la boîte inférieure du régulateur à deux 
fins et que sa pression n'y dépasse jamais une limite que 
l'on fixe à l'avance et à volonté. 

Réseriroirs d^approvisionneineni. — Ce sont aussi 
des cylindres de tôle d'acier qui n'offrent rien de particulier. 
Chacune de leurs bases porte un raccord muni d'un robinet. 
Les directions de ces raccords sont telles que les réser- 
voirs puissent être réunis les uns aux autres dans un ordre 
déterminé. Le premier communique de la même façon avec 
le réservoir d'approvisionnement. Pour éviter tout tâton- 
nement, les récipients qui sont destinés à être placés sur 
un cadre de support ont été numérotés à l'avance. Ils com- 
muniquent de l'un à l'autre au moyen de petits ajouts de 
caoutchouc. Les robinets des raccords permettent d'établir 
ou d'intercepter à volonté cette communication. De cette 
façon, on peut faire en sorte que tous les récipients ne 
forment qu'un réservoir unique. On peut au contraire, si 
l'on veut, les rendre indépendants l'un de l'autre, de façon 
à pouvoir remplacer chacun d'eux isolément et mettre un 
nouveau réservoir plein à la place de tel ou tel réservoir 
vide. 

Chacun de ces réservoirs, chargé à 26 atmosphères, con- 
tient 500 litres d'air renfermés sous un volume de 20 litres, 
et fournit un aliment à la respiration d'un homme et à la 
combustion de sa lampe pendant un minimum de temps 
d'une demi-heure. 

Dans la pratique, on réunit un réservoir de distribution 
et cinq réseiToirs d'approvisionnement sur un cadre de 



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— 46 — 

support en fer. Ce cadre est garni à sa partie inférieure de 
traverses en bois qui permettent de le fixer sur un chariot 
de benne. Il est disposé de façon à ce que les réservoirs 
puissent être retirés isolément de leur case, et replacés de' 
même. 

De cette façon, si l'on veut laisser le même homme oc- 
cupé à son travail pendant plus de trois heures, un deuxième 
ouvrier peut venir avec un cadre tout semblable vers la fin 
du travail, changer les cinq réservoirs vidés par son cama- 
rade contre cinq réservoirs pleins, et s'en revenir, en res- 
pirant Tair du seul réservoir de distribution, faire charger 
ceux qu'il rapporte. On comprend ainsi que, par un va-et- 
vient très-simple, on arrive, comme nous l'avions annoncé, à 
faire rester le même homme dans les gaz méphitiques pen- 
dant un temps indéfini. 

Borée de 1» provision d'air. — La consommation 
varie beaucoup avec l'homme. Néanmoins on peut calculer 
qu'une personne de constitution ordinaire ne consomme 
pas plus de 12 à 15 litres d'air par minute. La lampe, de 
son côté, n'use pas 2 litres d'air pendant le même temps. 
En adoptant comme moyenne ce chilïre de 15 à 20 litres 
d'air consommé par minute, on voit que l'homme pourra 
mettre de 25 à 35 minutes pour consommer l'air d'un seul 
réservoir. Comme on en réunit six d'ordinaire, l'ouvrier a 
une provision d'air pour trois heures. La pratique vérifie 
absolument ces cbifires. Il est à remarquer, du reste, que 
plus le travail effectué est pénible, plus la consommation 
d'air est rapide. 

Fin du Jeu du régulateur. — Dès que la pression 
dans les réservoirs d'air aurait atteint celle du gaz contenu 
sous le couvercle^ le jeu alternatif du plateau cesserait; 



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— la — 

L'ouvrier ferait le vide dans la chambre à air et le réser- 
voir, dont la soupape resterait entièrement ouverte. 

Le mineur s'en apercevrait immédiatement, la respiration 
devenant, de très-aisée et très-libre qu elle était aupara- 
vant, d'abord gênée, puis difficile. Mais avant qu'il eût 
épuisé entièrement sa provision d'air, il s'écoulerait un es- 
pace de temps assez long pour que dans la plupart des cas, 
il pût revenir jusqu'aux galeries saines*. Le mieux est de ne 
pas laisser épuiser la provision jusque-là et de recommander 
à l'ouvrier de revenir dès que l'aiguille du manomètre des- 
cend au-dessous d'une division qu'on lui indique à l'avance. 



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49 — 



CHAPITRR VII. 



COMPRESSEUR GOMPENSATEDR OD POMPE A HAUTE PRESSION. 



Compresseur compcnsatear. — Mous avons vu 
que les récipients doivent contenir de Tair à 25 atmo- 
sphères. Il fallait donc créer une pompe qui permît de 
résoudre le problème suivant : 

Trouver un moyen pratique de comprimer tair sans fuite 
et sans chaleur à une pression de 30 à AO atmosphères. 




Fig. 17. ' 

La machine employée pour obtenir ce résultat est une 

4 



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_ 60 — 

pompe à pistons fixes et à corps mobiles, et toujours fou - 
dée sur le principe de la pompe des petits appareils, la 
fermeture hydraulique. Pour arriver à produire les effets 
les plus énergiques, il suffit de disposer l'appareil de ma- 
nière à ce que Fair y subisse une série de compressions 
successives. L*air atmosphérique est pris par le premier 
corps de pompe et enfermé dans un premier réservoir de 
capacité calculée de manière à ce que la pression y de- 
meure de 4 atmosphères. Cet air déjà comprimé est aspiré 
ensuite par un deuxième piston plus petit, et il passe dans 
un réservoir six fois moindre que le premier, où sa pres- 
sion devient de 24 atmosphères. 

Comme on le voit sur la figure, le piston de prise d'air 
est en tout semblable à celui d'une petite pompe, aux di- 
mensions près. Quant au second piston, sa tige est creuse 
et elle communique avec le réservoir supérieur du premier 
corps par un tuyau de caoutchouc à hélice métallique, que 
l'on ne voit pas sur le dessin. 

Les deux pistons sont fixés sur une plaque en fonte par 
des chapes filetéea et arrêtées par des écrous, L'un et 
l'autre portent une garniture et un cuir embouti comme 
ceux de$ petites pompes : l'action de Tew comprimée for- 
tement GoUe, comme on le sait, le cuir contre les parois 
du piston d'autant plus fortement quu U pression est plus 
élevée, L'introâuctlon de l'eftu se fait par un godet à ro- 
binet lorsque Taspin^tiop a U§u. La prég#»ce du liquide a 
toujours ses troU avantagea ; empêchement des fuites^ 
refroidissement du corpa dt pompe et de fair, suppression 
de l'espace nuisibl^« 

Dn autre avantage propre à la disposition de cette 
pompe eat que h travail dea maaitttvrea ae trouve dis- 
tribué aussi également que possible sur chacun des balan- 
eiars, eu égard à la pression qui varie sans cesse; si l'on 



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— 51 — 

prend le second corps de pompe, il y a au-dessous de la 
soupape de son piston une pression favorable de A atmo- 
sphères, et le gaz est déjà réduit à un volume quatre fois 
moindre que sa capacité primitive. La résistance est donc 
beaucoup moins grande que si Ton voulait porter l'air di- 
rectement à une pression de 2i atmosphères. 

On compresseur à deux corps, très-ramassé, très-ma- 
niable, permet de remplir dans 8 à 10 minutes un réser- 
voir de 20 litres de capacité d'air à 25 atmosphères. Tout 
en conservant à la pompe ses balanciers, on peut, par une 
transformation de mouvement très -simple, faire effectuer 
ce travail en utilisant une infime partie de la force motrice 
des machines d'épuisement ou d'extraction. Pour la man- 
œuvre à bras, quatre hommes suflTisent très-bien à ce travail. 

Compresseur à quatre eorps. — Le principe du 
compresseur compensateur est d'une justesse si mathéma- 
tique que Ton a pu construire des pompes à quatre corps 
donnant des résultats vraiment surprenants. Ces appareils 
sont trop encombraitts et trop compliqués pour avoir de 
grandes applications industrielles; mais ils n'en sont pas 
moins dignes d'intérêt, au point de vue scientifique pro- 
prement dit. En quelques coups de piston, l'air est amené 
sans échauffement à des pressions de iO et 60 atmosphères, 
que l'on considérait jusqu'ici comme impossibles à manier 
pratiquement. Nous n'avons trouvé d'autre limite à l'éléva- 
tion du degré de compression que celle de la résistance 
des tuyaux de chargement. 



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«R^^!M^3|gV^n«BpP^«!IPaC5ni^ 



.~-V4L »-i. *■ ^«iw mmjj^ s.^'\,'^^^n^^ 



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&s — 



CHAPITRE VIII. 



APPLICATIONS DES AEROPHOBES. ^ SAUVETAGES ET TRAVAIL 
DANS LES MINES. 



itaiiiveia«e«. — 11 est évident qu uo appareil qui permet 
de pénétrer dans les milieux irrespirables à une distance 
quelconque, et d'y séjourner avec de la lumière aussi long- 
temps que Ton veut, trouvera un emploi utile après tous les 
accidents de mine : explosions de grisou , éboulements , 
inondations subites. Dans les cas, heureusement fréquents, 
où tous les hommes ne seront pas tués sur le coup, les aé- 
rophores serviront à pénétrer sans délai jusqu'au dernier 
refuge des survivants, tandis qu'aujourd'hui on est, la plu- 
part du temps, obligé d'attendre qu'une ventilation éner* 
gique ait chassé le mauvais air. 

Lorsque ces appareils ne pourront servir à atténuer les 
effets d'une explosion, ils serviront du moins à constater 
immédiatement l'étendue du désastre. On pourra savoir de 
suite jusqu'où la mine est praticable, et s'aventurer même 
au delà, sans se préoccuper de l'état de l'atmosphère des 
galeries pour accélérer, par des réparations immédiates, la 
reprise des travaux. 

Voici, au surplus, sur les services de cette nature que 
peut rendre l'appareil, quel est l'avis du Conseil général 
des mines, qui a adopté les conclusions suivantes du rap- 



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— Dé- 
port d'une commission composée de MM. les inspecteurs 
généraux : Grûner, président, du Souich et Lefébure de 
Fourcy : 

«[ Quelques mines importantes de France possèdent déjà 
des appareils respiratoires de sauvetage. L'administration 
a eu plusieurs fois l'occasion d'en recommander l'emploi, 
et cette salutaire précaution pourra être rendue obligatoire 
par voie d'injonction préfectorale. Il est en effet permis de 
penser que si des appareils du genre de ceux qui viennent 
d'être décrits avaient existé sur nombre de mines , théâ- 
tres d'explosions de grisou, on aurait pu arriver à temps 
jusqu'aux victimes et en disputer quelques-unes à la mort. 
Oii ne Saurait entourer d'une trop grande sollicitude la 
courageuse populatioti qui se consacre à l'exploitation de 
noÈ richesses minétales ; il y aurait parcimonie coupable 
à reculer devftnt toute dépense Utile à là conservation du 
iflOiâdre de ses membres. » 

NoiiS îî'âVotiS rien à ajouter à cette appréciation. Il serait 
oiseux d'énumét-er les cas particuliers dans lesquels l'ap- 
pareil, à cet égard, trouvera un utile emploi. On le sait, en 
effet t autant d'aôcidentà, autant de dfconslancés spé- 
ciales. 

A chaque exploitant de voit* jusqu'à quel point sa respon- 
sabilité pourrait se trouver engagée, s'il âé laissait sur- 
prendre par un sinistre satîs avoir pfîs Une ptéfcautlon 
Considérée aujourd'hui comme si indispensable par TàUtd- 
rité compétente. 

Ai^plieAtiontt «a ii*A^Àll des iiilii«;«. — Quelle que 
soit Futilité des aérophores au point de vue du sauvetage, 
ce ne sera pas pouf cet usage qu'ils seront le plus frèquem- 
tUêUt, sinon le plus fructueusement employés. Ces appâ- 
riils ne doivent pad (Seulement trouver une application dans 



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- 55 — 

dès cas exceptionnels» ils Sont, CWyôns-nouS, dëâiitiéS à 
devenir lès auxiliaires Côiitinuels de reiplôitâtion.* NoiiS 
n'entendons pas dire qu'ils soient susceptibles d'entrer dâhft 
la pratique journalière du travail courant, mais oti y aiifa 
recours toutes les fois qu'une difficulté momôntâiièe Sera 
Créée par la présence du mauvais ait* en uil point dé là 
mine, et Ton sait si de pareils Cas se présentent fré- 
quemment. 

Nous allons itidiquer les applications ati tràVàil les pitié 
importantes. 

MSmtiHètldn tfëi liiêi!iÉlllie« de iiiille. -^ 11 â'y a 

qu'un inoyen de combattre les Incendiés qiil Se prodtiiâétit 
si souvent d'une manière spontanée ou accidentelle : il fâiit 
entourer le foyer de l'incêudie de barrages qui êmpêchéflt 
celui-ci de se propager. Il est rare que la construction de 
ces barrages n'occasionne pas des difficultés Ctosldé- 
rableS, pour peu que Von veuille ne pas trop perdre de 
terrain autour du foyer de l'incendie. On grand nombre 
d'hommes sont employés successivement à ces tfavauX, et 
bien qu'ils ne restent Chacun que quelques mlûuteâ datJ§ 
la fiimée ou les gaà^ irrespirables, il se produit lé plus sôii-^ 
vent des cas d'asphyxie passagère ou même Cottiplète. ËÛ 
tout Cas, ce genre de travail est un des plus pénibles que 
l'on ait à effectuer dans les mines. Il ocCaëionnë de§ dé- 
penses de main-d'œuvre très-considérables, et, ce qui eàt 
plus gîrave, des pertes de temps et des inquiétudes qui fié 
se mesurent pas par des Chiffres. 

Avec les aérophores, la Constructîoii des barrages de- 
vient tine Opération d'une grande simplicité. ?oUfvu que 
l'homme ne se mette pas à la portée de la flamtûe, il peut 
faire son travail au milieu des produits de la combustion 
aussi tranquillement qu'à Tair libt-e. 11 est hors de doute 



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— sa- 
que l'appareil servira non-seulement à éteindre les incendies 
au fur et à mesure qu'il s'en produira, mais encore que l'on 
pourra, avec lui, reprendre des piliers isolés par des bar- 
rages anciens auxquels on n'ose toucher actuellement. 

Les aérophores deviendront en quelque sorte « la pompe 
à incendie des mines », suivant l'expression de l'un des 
hommes les plus versés dans la science de Texploitation. 

Les Allemands, qui ont les premiers appliqué les appa- 
reils de respiration à cet usage, ont dans le courant de 
celte année sauvé de la sorte plusieurs quartiers de mines. 



TrAVAuiL dans les ^ax méphitiques et déto- 
nants. — Outre les barrages contre l'incendie, on peut 
avoir à faire des séparations pour isoler les travaux actuels 
de vieux travaux avec lesquels on serait mis fortuitement 
en relation. 

On peut avoir un quartier rapidement envahi par le 
mauvais air, soit à la rencontre d'un soufflard, soit à la 
suite d'un abaissement anormal et rapide du baromètre. 

On peut avoir à faire un percement d'aérage dans un 
quartier imparfaitement ventilé d'une mine à grisou, et ce 
percement peut être fort difficile à achever, surtout s'il est 
fait en montant. 

Dans ces divers cas, il peut être du plus grand intérêt 
de continuer à travailler sans interruption sur un point 
rendu inaccessible par le mauvais air, et les aérophores 
permettent, comme on Ta vu, d'opérer dans tous ces mi- 
lieux absolument comme au dehors. 

Gomme la manœuvre des appareils n'exige absolument 
aucun apprentissage, cette méthode si simple pour effectuer 
des travaux réputés jusqu'ici impossibles ne peut tarder à 
se généraliser. 

Nous n'énumérerons pas, bien entendu, tous les cas par- 



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— 57 — 

ticuliers où les aérophores pourraient être utiles, 11 suffit 
que les ingénieurs, pour en user utilement, partent de ce 
principe : 

Qu'un travail quelconque est désormais aussi facile à 
effectuer dans les gaz dangereux que dans les régions 
saines des galeries. Chaque fois que le travail sera assez 
pressé pour que son exécution immédiate vaille la peine de 
faire la dépense de la main-d'œuvre des hommes employés à 
la pompe, il ny aura quà recourir à Vaérophore pour 
lever tout embarras. 

Aussi croyons-nous que cet appareil fera réaliser des 
économies énormes, soit d'argent, soit de temps, à toutes 
les mines où les ingénieurs sauront l'employer judicieuse- 
ment. 

Nous ne voudrions pas cependant qu'on se méprit sur 
notre pensée. Ces appareils ne sont susceptibles d'être uti- 
lisés que dans un certain nombre de cas exceptionnels que 
l'exploitation doit tendre à réduire le plus possible, le 
grand principe étant toujours de ventiler suffisamment. 
Seulement, les aérophores donneront le moyen de ne plus 
se préoccuper des accumulations fortuites et passagères de 
gaz dangereux. Or, on sait qu'elles se produisent encore 
fréquemment en certains points des mines mêmes où ce 
précepte fondamental d'une ventilation énergique est le 
mieux compris et le mieux appliqué. 

I^ampes à réserroir dintributeiir. — Dans cer- 
tans cas tout à fait exceptionnels, il a fallu effectuer des 
travaux de durée au milieu de dégagements de gaz tels 
que l'usage des meilleurs lampes de sûreté était impossible 
et que l'on faisait travailler un certain nombre d'hommes 
à la lueur de lampes électriques ou de tubes de Geissler. 
Nous avons construit des lampes à réservoir d'air com- 



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— 58 — 

primé, dont le récipient est mobile sur roulettes et peut 
fitre manié le plus facilement du monde. La lampe, restée 
identique à celle qui est déjà décrite, communique avec le 
récipient par un tuyau d'un diamètre extrêmement faible 
et d'une solidité à toute épreuve^ qui donne tdute facilité 
de manœuvre à l'ouvrier. 

Par un procédé de distribution analogue à celui que nous 
ayons décrit par deux fois» l'air est envoyé à la lampe eti 
quantité nécessaire et suffisante, de telle façon qu'elle brûle 
pendant cinq à six heures. 

Cette lampe donne une sécurité abêolue. Avec elle la so- 
lution du problème de Davy serait complète, et les accidents 
de mine à jamais supprimés si son emploi pouvait entrer 
dans la pratique. Si une grande compagnie, à exploitation» 
dangereuses, ajoutait à ses puissantes machines d'extrac- 
tion et d'épuisement une machine de compression d'air 
de quelques chevaux, elle pourrait répondre d'en avoir fini 
avec les accidents et les embarras de toute espèce occa- 
sionnés par la présence du grisou. 

Mais, sans nous engager dans le développement d'idées 
aussi nouvelles, nous resterons dans le domaine de là pra^ 
tique immédiate en signalant aux ingénieurs qu'au lieu de 
recouriri dans des cas exceptionnels, aux s^ipareils d'éolai- 
rage électrique toujours compliqués et délicats à manier, 
ils ont désormais un moyen tout à fait simple d'éolairer 
momentanément tout un chantier, quelque dangereuse qu'y 
soit l'atià&spbërei 



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— fti — 



CHAPITRE IX. 



UK Ii'liSAOK 0SS APPARiltiB PbONGBORS BT DES LAMPES SOUS-IIAtllNRS 
DAR6 LES MIRES. 



Il pài'altfâit Vfàimeût iticoiûprêheniiible que FltiduâtHè 
ûëê taiflM n'eût pas eniployé Jusqu'ici lèS appafèilS plon- 
geurs, si Tobscafité pfofonde qui règne dans lès puisards 
n'en avait rendu l'usage impraticable. Un ouvrier ne petit, 
à tâtons, effectiier dé travail bien utile, et il fallait absolu^ 
ment qu'un éclairage sous<marin satisfaisant fût découvert 
avant qtic l'on pût songer à tenter, dans les profondeurs 
des puits de mines, des travaux comme ceux que l'oft exé- 
cuté dans les eaut translucides des ports et des rivières. 

Cette question de l'éclairage sOus Teau vient d'être rt- 
sôltie complètement par nous, et il est à croire que l'exploi- 
tation houillère profitera à son tour, comme tant d' autres 
indtistrlés, de la faculté de pouvoir faire exécuter sous 
l'eau des travaux jusqu'ici impossibles. 

Toutes les pompes d'épuisement, Ces appareils si im- 
pôrtatîts, exigent un entretien de tous les Instants, fet ce 
n'est qu*au prix d'une surveillance contlniielle qu'on les 
maintient en bon état de fonctionnement dânS les circon- 
stances ordinaires. Tant qtte les avaries sont eitérietires et 
n'intéressent pas dés organes placés sous Fèau, lés répâfà- 
tlônS sont immédiates; inàis sitôt qué la pompè se dérange, 



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— 60 — 

par suite de T engorgement des prises d'eau des tuyaux 
d'aspiration, ou pour toute autre cause provenant des élé- 
ments plongés dans l'eau, on se trouve arrêté faute de 
pouvoir pénétrer à une petite profondeur. 

Aussi un appareil plongeur serait-il un appareil pré- 
ventif permettant d'étendre l'entretien de la pompe à des 
parties qu'il faut aujourd'hui abandonner à elles-mêmes. 
Mais là n'est peut-être pas son utilité principale. 

Quoi qu'on fasse, quelques précautions que Ton prenne, 
il arrive fréquemment dans la pratique qu'une pompe se 
trouve, comme on dit, noyée. Le fait se produit de deux 
façons différentes : le débit de la pompe devient insuffisant 
par suite d'un afflux subit des eaux ou bien par suite d'un 
dérangement survenu dans les organes principaux. Dans 
les deux cas le niveau de l'eau s'élève et, la hauteur du 
corps de pompe une fois atteinte, rend impossible l'entre- 
tien de ses garnitures. L'épuisement se ralentit et s'arrête : 
la pompe noyée devient hors de service, et l'on établit de 
nouveaux appareils d'épuisement au-dessus du niveau 
des eaux. 

Cette méthode, qui consiste à abandonner les organes 
noyés et à ne regagner que par des descentes successives le 
teiTain perdu, mérite au moins l'épithëte de primitive. 
Elle est extrêmement coûteuse, et encore la perte d'argent 
n'est-elle souvent rien en comparaison de la perte de 
temps. 

Est-il possible que l'on y persiste aujourd'hui que- l'on 
pourra aller faire dans l'eau les réparations ou les travaux 
d'entretien qui eussent été régulièrement effectués à l'air 
libre? Sauf le cas de rupture des grosses pièces, les pompes 
noyées peuvent être remises en plein fonctionnement en 
deux ou trois jours de travail, de sorte que si l'élévation 
des eaux provient d'une avarie, 'l'épuisement se fait au 



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- 6i - 

moyen du corps de pompe compromis qui se dénoie ainsi 
lui-même. On peut elFectuer, tant que la profondeur des 
eaux au-dessps du point de travail ne dépasse pas 35 ou 
40 mètres, toutes les opérations ordinaires d'entretien ou 
(les réparations telles que les suivantes : 

Changement de garniture du presse-étoupe: 

Dégagement des bouches d'aspiration ; 

Visite des clapets et enlèvement des corps étrangers qui 
peuvent les empêcher de fonctionner ; 

Remplacement des clavettes qui réunissent la tige du 
piston à celle du corps de pompe, etc, etc. 

Tout cela, nous le répétons, sert à remettre en état des 
pompes qui semblent définitivement perdues; mais si Ton 
use de Tappareil sitôt que l'avarie se déclare, on arrête 
'eau dans sa crue en faisant sur les corps de pompe en 
train d'êtrç noyés tout ce que Ton eût fait si l'eau ne fût 
pas venue gêner les hommes dans leurs travaux de répa- 
ration. 

Aussi une mine munie d'un appareil de ce genre ne 
pourrait-elle plus à l'avenir avoir de poinpe noyée que dans 
le cas d'une invasion subite des eaux, et dans ce cas, si 
l'eau n'était pas montée à plus de 40 mètres, il n'y aurait 
pas besoin de descentes pour épuiser, la crue une fois ar- 
rêtée. Si, pendant le temps de l'élévation du niveau des 
eaux, le débit de la pompe non entretenue devenait insuffi- 
sant, on lui rendrait son importance première par une des 
réparations sous-marines indiquées plus haut. 

Pour quiconque sait quelles dépenses, quelles pertes de 
temps et quelles appréhensions sur le sort de toute une 
mine occasionnent aux ingénieurs les avaries des pompes 
d'épuisement, il ne paraît pas douteux que les appareils 
plongeurs ne deviennent d'un emploi général dans les ex- 
ploitations houillères et dans certaines exploitations métal- 



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— «2 — 

liques. Une descente ordinaire coûte à elle seule plus chef 
qu'un appareil plongeur, dont le prix est ainsi gagné dans 
quelques jours et souvent dans quelques heures. 

Une seule considération pouiTaît empêcher les appareils 
plongeurs d'être vulgarisés dans l'exploitation des naines : 
Par un préjugé qu'un ingénieur des ponts et chaussées ou 
un oflTicier de marine aurait peine à comprendre, on se 
figure que les travaux sous-marins présentent des difficultés 
considérables , et Ton croit qu'il n'y a que des hommes 
spéciaux, exercés au travail de la plonge depuis longtemps 
qui puissent s'aventurer dans Teau. 

Or il faut un ou deux jours pour faire d'une demi-dou- 
zaine de mineurs des plongeurs capables de réussir toutes 
les réparations des pompes : la pratique du métier de plon- 
geur se réduit à une étude de quelques minutes. 

Tout le monde sait, dans les villes maritimes, que leg 
ouvriers chauffeurs des navires de l'État sont indifférem- 
ment exeixés à la plonge, et que le métier s'apprend en 
quelques heures. 11 en serait des mineur^t race énergique 
et courageuse, comme des matelots* 

Au surplus» nous avons formé en un temps insignifiant, 
dans les mines de Saint-Étienne, des plongeurs qui, le len- 
demain de leur premier essai* faisaient à 10 mètres de fbnd 
tout le travail qui leur était indiqué pour la réparation d'une 
pompe dont les clavettes s'étaient perdues. 

Les Allemands, qui ont eu l'initiative de ces applications 
nouvelles, ont peut-être fait mieux. Ils ont organisé, dans 
les bassins de la Westphalie et du Bas-Rhin, une société 
d'ouvriers plongeurs qui s'engagent par écrit, vis-à-vis des 
compagnies, à effectuer tout travail de plonge. Quant à la 
difficulté d'amener les hommes à faire ce genre d'ouvrage, 
on peut juger si elle est considérable par l'extrait suivant 



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— êS — 

du rapport de Tassesseur royal des mines Tilmann, pour le 
district de Bochum : 

« L'union minière a commencé au mois d'août de cette 
« anné0 les expériences avec les appareils à plonger Rou- 
(( quayroI-Denayrouze. Les premières expériences, pour 
« lesquelles les mines de Salzer et Neuack d'Essen et Ma- 
il rianne et Steinbeck de Bochum ont prêté leurs bassins 
« de il à 12 pieds de profondeur, ont été faites à Essen, 
a par le maître plongeur de Cordts de Kiel, sous la direc- 
u tion de T inspecteur royal des mines, M. Schrader, et à 
« Bochum sous ma direction. Les hommes qui travaillaient à 
« cesexpériences ont été répartis en sections de huit hommes 
(( et chaque section s'est exercée pendant trois jours. Le 
« premier jour l'appareil a été exposé dans toutes ses par- 
« ties, ainsi que toutes les conditions dans lesquelles il doit 
« être manœuvré ; le second jour ont commencé les expé- 
« riences des plongeurs ; le troisième jour, les hommes 
« pouvaient presque sans exception rester un quart d'heure 
a sous l'eau. Le montage et la pose de l'appareil ainsi que 
(( le service de la pompe à air ont tout le temps été effec- 
a tués par les hommes mêmes employés aux expériences* 

M 55 hommes envircm ont pris part à ces expériences et 
H Se sont montrés aptes aux travaux de plongeurs, par leur 
u constitution corporelle et leur habileté. 11 faut relever la 
« déclaration du maître plongeur qui a assuré qu^il lui 
a était rarement arrivé de voir des apprentis plongeurs 
» déployer dès le début autant de courage et d'habileté, 
a et faire preuve d'une compréhension aussi rapide de la 
« construction et du fonctionnement de l'appareil que nos 
a mineurs. 

tk Aussi CCS premières expériences terminées, parut-il juste 
« de les renouveler à de plus grandes profondeurs. Mais il 



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— 6/i — 

f( fallait pour cela que l'appareil fût complété sous certains 
« rapports, notamment qu'on y ajoutât une lampe sous- 
(( marine alimentée également d'air comprimé par le sys- 
« tème Rouquayrol-Denayrou^e. Les expériences n'ont pu 
(( être faites que le 11 de ce mois dans le puits d'aération 
« de la mine Karolinengiûck à Bochum, qui se prête ordi- 
« nairement à ces expériences. Ce puits rond a 6 pieds 
« de diamètre, 19 toises de profondeur, et il est pourvu 
« d'un cuvelage en fer. Au commencement des expériences 
« l'eau s'élevait à environ 80 pieds au-dessus du fond, 
«t toutefois le niveau de l'eau est ensuite descendu entre 45 
« et 50 pieds. Les expériences y ont donné jusqu'ici de 
« bons résultats. Huit plongeurs, à savoir les maîtres mi- 
u neurs Fleiscbmann et Rosemberg à la mine Hannibal, 
(( Vogelsang, Kiis et Heckert de Kônigsgrube, Huisgen et 
n Kramer de la mine Konstantin et Hômann de Karo- 
« linenglûck ont plongé plusieurs fois, et ont déblayé le 
a fond du puits de vieux morceaux de machines et autres 
« objets qui s'y trouvaient. Tous sont restés une demi-heui-e 
« sous 46 pieds d'eau sans éprouver la moindre încommo- 
« dite. 

« Après que les expériences du 1 1 de ce mois ont été 
« terminées, les plongeurs se sont réunis pour faire con- 
« naître leurs observations. En ce qui touche l'appareil, 
« celui avec plaque de poitrine en cuivre a été déclaré 
« le meilleur; pour le reste ils ne désirent que quelques 
« modifications sans importance. Les plongeurs nommés 
« ci-dessus ont fait la déclaration suivante : u Nous soussi- 
« gnés, nous déclarons prêts à exécuter les travaux de 
'( plongeurs de toute nature^ avec f appareil à plonger JRoti- 
« quayroUDenayrouze, et nous nous engageons spécialement 
« à faire à la requête de Cunion minière, ces travaux, en 



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— 65 — 

(f tant que tes autres ieiôfrirê de notre emploi en laiêseront le 
« temp$0 » 

a II ft été profKKéeo oatreqne, dans toute» les mines où 
« roD a à crandre une élévation des eaux» on fésétvftt Ion* 
« joors anjarès des ehapdles des pompes la place libre né- 
(I oessaire pour ks mouvements d'un ploi^nr àfmé, et 
« pour le placement de la lampe, et qne les admlttistfations 
« de ces mines s'entendissent à cet effet avec un des pion- 
« geurs* 

« Enfin, on a résolu la lonnation d*ime compagnie de 
« {dongeurs poinr la circcmscription mînièf e snpérietire de 
« WestphaKe sons la protection de Funion minière, et Fon 
« a discuté les bases de ses staints, dont on demandera la 
« confirmation à l'union minière. Tcmt employé des mines 
a de la cîramscription devrait pouvoir entrer dans cette 
« sodété après avoif prouvé qu'il connaît Fappareîl à pïon- 
(c ger, ÇHf'il sait s'en serviar, et après avToir déclaré qu^ilest 
« prêt à exécuter les travanr, du moins dans les gaar défè- 
re tères.^ 

» Pour conclure, on pewl arjouter à ce rapport que les 
« puits de la mine Karolinaigluck inondés depois plusieurs 
« années, et ayant 26 et 19 pieds de large sur 17 1/2 toises 
(( de profondeur ont été explorés par le maître plongeur 
« Gordts à F aide de la lampe. On y trouve encore des ac- 
<i cessoires de pompe, et dans le cas où l'administration le 
<• désirerait, les plongeurs se sont déclarés prêts à en opé- 
« rer le sauvetage. » 

Nous ne croyons pas devoir donner ici la description 
des appareils plongeurs, tellement ceux-ci sont connus à 
Fheure présente. 

Quant à la lampe sous-marine, celle qui a été construite 
dernièrement pour Fusage spécial des mines repose sur 

5 



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— 66 — 

un principe tout nouveau et analogue à celui de la lampe 
pour les gâz irrespirables que nous avons décrite plus haut. 
C'est toujours un courant d'air qui est envoyé autour de la 
flamme par un régulateur spécial ; seulement ici le couran 
d'air, s'il doit rester constant pour une profondeur déter - 
minée, doit en même temps devenir plus fort à mesure que 
l'homme descend. Nous sommes arrivés à produire auto- 
matiquement ce résultat de la façon la plus simple, eu 
réunissant le petit régulateur d'éclairage déjà décrit avec 
le corps d'une lampe de forme et de construction appro- 
priées à un usage dans l'eau : une soupape à ressort, pla- 
cée sur un point de la surface du couvercle, sert à régler 
la pression du gaz qui agit sur la calotte de manière à 
déterminer un écoulement convenable, que la lampe soit 
élevée ou abaissée par le plongeur. Quant à la forme, au 
poids et aux dimensions de la lampe, nous les avons ré- 
glés de façon à ce qu'elle soit aussi facile à manier dans 
l'eau qu'une lanterne à l'air libre. 

Nous décrirons au surplus toutes ces dispositions plus 
en détail dans un travail spécial que nous préparons sur 
les travaux de plonge dans les diverses industries. 



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67 _ 



CONCLUSION. 



Nous ne saurions trop le répéter, les travaux des mines 
rencontrent une foule de difficultés provenant de la présence 
de milieux: irrespirables ou détonants. Que ces milieux 
soient Teau, le grisou, Tacide carbonique ou la fumée des 
incendies, nous signalons des moyens éminemment prati- 
ques de travailler et de s'éclairer sur tous les points actuel- 
lement inabordables. 

Nous n'avons indiqué d'autres applications que celles 
que la pratique nous a fait rencontrer depuis un an. Il 
n'est pas douteux que dans certaines concessions où l'eau et 
le mauvais air gênent fréquemment l'exploitation, les ingé- 
nieurs n'arrivent à étendre considérablement l'emploi des 
aérophores à des travaux de nature très-diverse 



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TABLE DES MATIÈRES 



Pages. 

Chapitre I" 5 

Chapitre IL — Qe^ciiptloo des «ttioeats eoniHM^ni i'appatctU 4 basse 

pression 15 

Chapitee III. ~ LaïQiçe Deoayrouz.e 37 

Chaçitrç'IV.. -^ Vomgft i îui:. . . . * ^ . . . . .*....... &! 

CUAVUl^ V. — • A.C6«48«VC^. .S7 

CH4AVCK9. VI.. — iii^partite & hwtte. p««fiéon> a 

Chapitre VU. — Compresseur compensateur ou pompe à baute pression. 49 

Chapitre Vîtl.— Applkatiow des aéropbores. — Sauvetages et travail 

dAB« le* tmm9K 5^ 

CjK^ir^QW» 11. -^ Bk< Ifliea^ éw^ afifareiD^ pknigeurs 9^ êw lampes sous- 

iBar.vui& imk Ias qmjuu^ . . ^ . 59> 

Cç|IMÎl.lSiW»k .*..... s .<.. ^ 67 



1311 — Paris. — Imprimerie Cosset cl C*,rue Raciae, 36. 



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^OUVRAGES SDR LA MECANIQUE ET LES CHEMINS DE FER. 



Portefeuille éconoinique des machines, de Toutillage et du matériel, 

relatifs à la construction, aux chemins de fer, aux routes, à l'agriculture, aux 
mines, à la navigation, aux télégraphes, etc., contenant un choix des appareils les 
plus intéressants des expositions industrielles et agricoles: destiné aux ingénieurs, 
mécaniciens, conducteurs, constructeurs de machines, contre-maitres, chefs d'ate- 
lier, élèves des écoles , entrepreneurs, ouvriers; M. G. A. Oppermans, directeur. 

Il paraît du t" au 5 de chaque mois, depuis le l*"' janvier 1856, une livraison de 
4 à 9 planches (28 sur 38), contenant de nombreuses cotes et leur légende explica- 
tive; plus '2^4 pages de texte (mémo format que les planches) à deux colonnes, 
avec tableaux et figures intercalées.— Le tome XVI correspond à l'année 187I. 

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procurer séparément: pour Paris, i5 fr.; pour les départements, 18 fr. ; pour 
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mins de fer à l'Ecole des mines, ingé- 
nieur en chef du contrôle des chemins 
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rations économiques et lechniq\ies 
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figures sur bois, parfaitemeni gra- 
vées. 7 fr. 50 



'^ 



1311 — Paris. — Impn'uiciie Gusset et C, me Racme, 26. 




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